Résultats de l’enquête étudiante de Nantes Université sur le cadre de vie durant le temps des études et l’exposition aux violences sexuelles et sexistes

Entre janvier et mars 2023, Nantes Université a mené auprès de l’ensemble de ses étudiantes et étudiants une enquête inédite sur leur cadre de vie durant le temps des études et leur exposition aux violences sexuelles et sexistes.

Les résultats sont encourageants en ce qui concerne le climat dans leur établissement. Ils sont en revanche préoccupants lorsqu’ils abordent leur exposition aux violences durant leurs études, leurs stages et jobs étudiants, ou dans leur vie personnelle et familiale.

Quelques chiffres clés

Concernant le climat dans leur établissement

Parmi les répondantes et répondants :
  • 9 sur 10 estiment avoir de bonnes relations avec le personnel enseignant
  • 8 sur 10 estiment avoir de bonnes relations avec le personnel administratif, technique ou de bibliothèque
  • 9 sur 10 estiment avoir de bonnes relations avec les autres étudiantes et étudiants de leur établissement
  • 12% trouvent que leur établissement n’est pas suffisamment égalitaire et inclusif
  • 9% se sentent en insécurité au sein de leur établissement
  • 3 sur 10 déclarent un sentiment d’isolement durant les études

Concernant l’exposition aux violences au cours des 12 mois précédant l’enquête

Parmi les répondantes et répondants :
  • 4 sur 10 ont été victimes d’au moins une situation de violence dans le cadre de leurs études, stages, jobs étudiants ou dans leur vie personnelle et familiale
  • Ces victimes de violences ne sont pas touchées de la même manière selon leur genre :
    • 20% parmi les hommes
    • 40% parmi les femmes
    • 50% parmi les personnes ayant déclaré une autre identité de genre
  • 2% des répondantes et répondants ont été victimes de viol et de tentative de viol

Les violences décrites dans les lieux d’études concernent majoritairement l’appropriation et la destruction de travaux personnels, les atteintes à la réputation, les mises à l’écart des activités étudiantes et l’exposition à des images à caractère pornographique.

Les violences physiques, propos ou gestes à caractère sexuel, les attouchements sexuels et les viols décrits dans les réponses sont majoritairement commis à l’extérieur de l’établissement, dans l’espace public ou dans la sphère privée.

"Ces chiffres, tristement conformes aux moyennes nationales, reflètent des situations très concrètes vécues par nos étudiantes et étudiants et doivent nous amener à une prise de conscience collective.  Ils soulignent l'impérieuse nécessité de sensibiliser toujours et encore à l'échelle de notre établissement aux dispositifs déjà existants, tout en nous incitant à redoubler d'efforts pour éliminer rapidement de nos campus ces comportements aux conséquences dévastatrices pour leurs victimes. Je voudrais surtout m’adresser à tous les étudiants et toutes les étudiantes victimes de violences sexuelles et sexistes : ne restez pas seuls ! Saisissez-vous des dispositifs que nous avons mis en place. Des professionnels sont là, pour vous écouter, vous accompagner et vous guider ».

Carine Bernault, présidente de Nantes Université

Les dispositifs d’ores et déjà accessibles

Nantes Université dispose, entre autres, d'un service de santé des étudiants et d'une cellule d'écoute et de signalement accessible à tous et toutes, étudiantes, étudiants et personnels, victimes ou témoins de comportements ou de propos répétés, dégradants, discriminants ou humiliants, de quelque nature que ce soit. D’autres dispositifs de prévention, d'écoute, d'accompagnement et de signalement sont mis en place dans les établissements membres de Nantes Université.

Les personnes qui saisissent la cellule bénéficient d’une écoute puis d’une orientation vers les structures qui pourront leur apporter un soutien psychologique, social ou médical, et vers les experts compétents de l’université pour assurer le traitement de la situation en accord avec la personne.
 
En complément, Nantes Université a signé une convention avec le parquet du tribunal judiciaire de Nantes, le groupement de gendarmerie des Pays de la Loire, la direction départementale de la sécurité publique, le Crous Pays de la Loire et l’association France victimes 44 Nantes. Ce partenariat inédit vise à faciliter les modalités de signalement et de traitement judiciaire des situations de sexisme, de harcèlement ou d'agression sexuelle dont pourraient être victimes les étudiantes, étudiants et personnels de Nantes Université.

Un plan d’actions en cours d’élaboration

Nantes Université s'engage à mettre en œuvre un plan d'actions concret et contributif dès 2024. Ce plan s'articulera autour de plusieurs domaines-clés (amélioration des conditions d’études, politique d’établissement en matière de lutte contre les VSS, actions de formation et de sensibilisation…) et devrait intégrer des actions fortes comme :
 
  • Le renouvellement de cette enquête tous les deux ans pour suivre l’évolution de la situation
  • La formation des associations étudiantes pour l'organisation de soirées « safe »
  • La signature d'une convention avec le Barreau de Nantes permettant des consultations gratuites d’avocats pour les victimes de violences sexuelles et sexistes
  • La lutte contre les LGBTphobies, en tant que signataire de la charte de l’association L’Autre Cercle
  • La facilitation administrative de la procédure de changement de prénom/civilité
  • La mise en place des toilettes et vestiaires non-genrés

Toute personne souhaitant contribuer à la mise en place de ce plan est invitée à transmettre ses idées ou suggestions à enquete-vss@univ-nantes.fr.

Repères

  • 40 494 étudiantes et étudiants interrogés, issus de Nantes Université et des établissements membres (Centrale Nantes, École nationale supérieure d’architecture de Nantes, École des beaux-arts Nantes Saint-Nazaire, écoles paramédicales du CHU)
     
  • 8000 réponses reçues dont plus de 5000 réponses exploitables, soit un taux de participation de 12%, supérieur aux taux habituellement constatés sur ce type d’enquête
     
  • L’enquête est issue du plan de 50 actions pour favoriser l’égalité entre les femmes et les hommes et lutter contre les violences à Nantes Université
     
  • Les répondantes et répondants à l’enquête étaient questionnés sur 14 situations de violences, celles-ci pouvant être
    • psychologiques (moqueries, atteintes à l’image ou à la réputation, mises à l’écart…)
    • physiques (jets d’objets, violences…)
    • ou sexuelles (attouchement sexuel, viol…)
Mis à jour le 15 novembre 2023.
https://www.univ-nantes.fr/universite/vision-strategie-et-grands-projets/resultats-de-lenquete-etudiante-de-nantes-universite-sur-le-cadre-de-vie-durant-le-temps-des-etudes-et-lexposition-aux-violences-sexuelles-et-sexistes