Pister l'invisible : résidence d'artistes 2024-2026

Nantes Université, par le biais de sa direction culture, invite le Collectif de la Meute sur les campus pour explorer, de façon sensible, les vivants invisibles, ceux qui peuplent les mêmes espaces que nous, sans que nous imaginions les voir ou soupçonnions leurs existences.

Pister l’invisible tente d’explorer des hypothèses de sensibilités nouvelles envers les autres espèces vivantes afin de les interroger collectivement et de faire place à une création dans laquelle étudiant·es, chercheur·es et vivant·es joueront de concert.


« Il s'agit de refaire connaissance. Tâcher d’être autrement quitte à perdre l’équilibre pour peut-être en trouver un autre. Est-il temps de repenser les jeux d’échelles ? À vouloir être trop grands, peut-être que le risque est de perdre pied et racines. Renverser les perspectives pourrait-il permettre de changer de monde ? Descendre de l'escabeau et se pencher vers ce qui n'est pas vu. « Nous ne sommes pas seul·es » dit-on. »


Photo de Carole Thibaud

Actualités de la résidence

Une résidence à la rencontre des vivant.es invisibles

Depuis 2019, le Collectif de la Meute explore les relations qu'entretiennent les humain·es aux autres espèces vivantes. Il questionne une « crise de la sensibilité » de l’humanité vis-à-vis des autres vivant·es et cherche à développer de nouveaux regards, de nouvelles sensations. C’est aujourd’hui à Nantes Université que le collectif d'artistes pose bagage pour deux années d'exploration à la recherche des vivant·es invisibles.

Le collectif souhaite nouer des rencontres en vue de récolter des matières, de nourrir ses questionnements et d'inventer des histoires communes. Cette résidence, en immersion sur les campus, puisera ainsi sa source dans les images, récits et connaissances émergeant de ce formidable environnement de recherche et de savoir qu’est l’université.

Avec des chercheur·es et étudiant·es comme complices, les artistes partent à la recherche de traces ou puissances d'agir insoupçonnées de notre quotidien. Micro-organismes, vivants de l'espace, vivants lumineux sont autant de pistes à poursuivre...

Pourquoi cette résidence ?

Nantes Université se saisit des enjeux de transition socio-écologique dans sa politique d’établissement et l’ensemble de ses projets. Face à ces problématiques, l’imagination, l’art et la culture donnent la liberté d’accéder à un nouveau réel. Car nos imaginaires ne sont pas seulement fictions, ils influencent nos manières d’être et de penser.

À l’intersection des sciences et du sensible, cette résidence s’attache à ouvrir des perspectives dans nos relations avec les autres vivant·es tout en s’appuyant sur un ensemble des disciplines de laboratoires de l’université. Les artistes proposent d’explorer des futurs désirables, de créer des visions communes, de faire émerger une nouvelle réalité.

« La crise écologique actuelle, plus qu’une crise des sociétés humaines d’un côté, plus qu’une crise des vivants de l’autre, est une crise de nos relations au vivant [...]. Ce que nous nous proposons ici de suivre comme piste, c’est que la crise écologique constitue aussi une crise de la sensibilité – une crise de notre sensibilité à l’égard du monde vivant. »

Estelle Zhong Mengual, Baptiste Morizot
L’illisibilité du paysage. Enquête sur la crise écologique comme crise de la sensibilité
Nouvelle revue d’esthétique, 2018/2 (n° 22)
 

Premières pistes, hypothèses, indices...

#1: Peau et flores - Microbiote

Cette première piste vise à questionner et révéler les systèmes de cohabitations, voire de symbioses que les humaines entretiennent avec les organismes vivants qui les composent ou qui les peuplent.
Que/qui se trouve sur nos peaux, nos salives ou nos ventres et comment prendre connaissance de leur existence et les rencontrer ? Quels récits se bâtissent quand nous nous rendons compte que nous ne sommes pas seuls dans nos propres corps ?

# 2 : Eaux claires - eaux troubles

Cette deuxième piste s’intéresse à l’eau, élément essentiel à notre survie mais souvent traitée comme une matière inerte.
Est-il possible de penser l'Erdre ou l'atlantique comme un être vivant ? Et l'eau des toilettes ? Et les eaux de pluie ? Comment est-il possible d'aller à la rencontre de ce qui s'y trouve ?
 

Les artistes

Depuis 2011, le Collectif de la Meute rassemble des personnalités venues d’horizons différents qui, questionnant notre monde contemporain, explorent, inventent et mettent en pratique leurs idées et leurs rêves. Laboratoire à la croisée des arts et des sciences humaines, le Collectif de la Meute réalise des projets à l’intersection des champs de l’architecture, des arts plastiques, de la vidéo et des arts vivants (performance, danse, chant, théâtre …)

Leurs créations s’inscrivent chacune dans le vaste questionnement du rapport de l’humanité aux autres espèces vivantes. Une espèce parmi tant d’autres. dirait l’auteur Baptiste Morizot.

Membres du Collectif de la Meute, de gauche à droite, en commençant par le haut :
Laurent Cadhillac, sculpteur métal, plasticien & scénographe
Anne-Sophie Boivin, comédienne et artiste plasticienne
Jérémie Mocquard, artiste pluridisciplinaire
Théo Fléchais, artiste visuel et cinéma argentique

Associée au projet :
Carole Thibaud, cinéaste de l’association Mire
 
Mis à jour le 12 décembre 2024.
https://www.univ-nantes.fr/vie-de-campus/culture/pister-linvisible-residence-dartiste-2024-2026