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Santé du futur : optimiser l’imagerie médicale pour améliorer la prise en charge des patients

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  • Le 05 décembre 2023
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L'utilisation des nouvelles technologies dans le domaine de la santé a permis de nombreuses avancées ces dernières années et offrent aujourd'hui de plus en plus de perspectives thérapeutiques. Au CHU de Nantes, de nouvelles machines d'ingénierie médicale, fabriquées par le groupe allemand SIEMENS, ont été mises en service en 2021. Une chaire industrielle (IMRAM CHU Nantes - Siemens) a été créée pour optimiser l'exploitation de ces équipements de pointe avec un objectif majeur : permettre d’améliorer les diagnostics et définir les stratégies thérapeutiques les plus performantes contre les cancers. Focus.

Simon Stute est physicien et chercheur. Ses travaux au sein de la chaire industrielle IMRAM CHU Nantes - Siemens constituent une bonne partie de son travail, orienté vers l’optimisation de l’exploitation de nouvelles machines d’imagerie médicale fabriquées par Siemens et installées en mai 2021 au CHU de Nantes : la TEP IRM et la TEP numérique. Ils sont une vingtaine au sein de l’équipe.

Professeurs, médecins nucléaires, pharmaciens, physiciens, doctorants et post-doctorants ou assistants de recherche clinique, tous sont animés par une même volonté : "fournir aux cliniciens des résultats toujours plus précis et plus complets, pour leur permettre d’améliorer leurs diagnostics, d’ajuster leurs pronostics et de définir les stratégies thérapeutiques les plus performantes contre les cancers". Les machines TEP sont au coeur du dispositif et la recherche organisée autour de quatre thèmes de travail.
 

Vers une imagerie médicale plus précise et efficace

Le premier concerne les algorithmes qui traduisent en images, les signaux physiques recueillis par les machines : on parle de reconstruction tomographique. "Nous voulons non seulement obtenir des images toujours plus lisibles avec une quantité de traceur et une durée de pause toujours plus faibles, mais aussi des images porteuses d’informations quantitatives permettant de souligner les particularités de chaque patient."

Le deuxième thème porte sur l’imagerie TEP dynamique corps entier grâce à la machine TEP numérique. "En statique, on injecte le traceur en chambre et on attend qu’il atteigne sa cible pour procéder à l’examen. Alors qu'en dynamique, on injecte au patient le traceur sous caméra puis on suit son cheminement." Les images qui résultent de cette nouvelle façon de faire ont d’ores et déjà pour avantage d’éliminer des faux positifs. À terme, elles pourraient permettre de mieux préciser le stade de la tumeur des patients et d’en suivre plus finement l’évolution durant le traitement. Ces travaux intègrent aussi l’imagerie double-traceur. "Cela signifie que le patient pourrait recevoir les injections de deux traceurs quasi-simultanément et que nous pourrions néanmoins générer deux images bien distinctes." Le patient pourrait ainsi bénéficier de deux examens au lieu d’un, en un seul déplacement, avec une seule exposition aux rayons... C’est toutefois un travail de longue haleine qui a commencé en 2020. "Nous devons achever la méthode, la tester puis mettre en place un protocole clinique."

Le troisième, quant à lui, est plus particulièrement consacré à l’imagerie multiparamétrique. L’objectif est de parvenir à qualifier les tumeurs de manière plus fine par extraction de données, à partir de la multitude de paramètres venant de l’IRM et de l’imagerie TEP. "Nous travaillons sur des modèles mathématiques pour fournir des informations complémentaires qui pourraient être utiles aux praticiens dans la formulation de leurs diagnostics et pronostics."

Le quatrième et dernier thème de travail vise cette fois à diffuser vers la communauté scientifique, les travaux réalisés au sein de la chaire : publication d’articles, enseignement auprès des étudiants et partage d’informations entre entités travaillant sur ce sujet en France. Sur ce dernier point, un projet atelier est à l’étude "pour communiquer sur l’utilisation de la TEP IRM."

"Si on arrive à mettre en place un essai clinique de double traceur en 2024, on sera les premiers au monde. Ce sera un bel accomplissement" Simon STUTE

Quand on demande à Simon de partager un élément de satisfaction, sa réponse fuse : "c’est le projet de double traceur : si on arrive à mettre en place un essai clinique en 2024, on sera les premiers au monde, ce sera un bel accomplissement". Il évoque aussi plus globalement la recherche au sein du service de médecine nucléaire du CHU de Nantes, dirigé par le professeur Françoise Kraeber Bodéré : "les membres de l’équipe sont toujours extrêmement actifs pour faire avancer les choses au bénéfice des patients et l’entente est très forte. C’est un vrai atout pour la recherche, dont les moyens et les résultats sont intimement liés à cette dynamique."
Mis à jour le 21 décembre 2023.
https://www.univ-nantes.fr/universite/vision-strategie-et-grands-projets/optimiser-limagerie-medicale-pour-ameliorer-la-prise-en-charge