Un observatoire de suivi de l’environnement à Nantes Université

Nantes Université vient de créer un observatoire des sciences de l'univers.
L'OSUNA (Observatoire des sciences de l'univers Nantes Atlantique) va structurer une politique concertée de développement des sciences de l'univers et de l'environnement au niveau régional. L'OSU Nantes Atlantique est le 23e crée en France. Objectif : « Devenir un site de référence de suivi de l'environnement »
Rencontre avec Patrick Launeau, son directeur. 
Pourquoi la création d'un OSU à Nantes ? Patrick Launeau : La création de l'OSUNA répond à une volonté de proposer à la région des Pays de la Loire une politique concertée de développement des sciences de l'univers et de l'environnement. L'Observatoire des sciences de l'univers Nantes Atlantique est une école interne ou composante de Nantes Université qui se caractérise par l'association de laboratoires d'autres établissements comme l'Ecole des Mines de Nantes, l'Université d'Angers et le Laboratoire Central des Ponts et Chaussées (LCPC). Cette association fait l'objet d'une convention qui regroupe tous ces établissements autour de l'Institut national des sciences de l'univers (INSU) et du CNRS.
Comment cette structure s'intègre t-elle au sein de Nantes Université ?
Patrick Launeau : Le décret de 1985, à l'origine de la création des OSU, notifie que chaque OSU doit être une composante d'un établissement avec une certaine autonomie de gestion. Cela permet d'assurer des programmes de suivi de l'environnement sur des périodes allant de 10 à 30 ans. Cette structuration en composante a aussi et surtout l'avantage de permettre la mise en place de conseils auxquels participent toutes les tutelles, tous les laboratoires mais aussi la Région des Pays de la Loire. L'INSU entend ainsi affirmer sa volonté de structurer la recherche des sciences de l'univers et de l'environnement en partenariat directement entre les régions et le CNRS.

"Organiser la recherche entre les différents laboratoires"

Les laboratoires de Nantes Université participent-ils au projet ? 
Patrick Launeau : Oui, en partie. Ce sont les laboratoires des différents établissements qui se regroupent pour former un OSU régional. Réciproquement l'OSUNA prend pour tutelle chacune des tutelles de ces laboratoires par l'établissement d'une convention d'Unité mixte de service (UMS) entre le CNRS-INSU et tous ces établissements.

Comment cet observatoire fonctionne t-il ? 
Patrick Launeau : La vocation d'un observatoire c'est d'observer, et observer c'est organiser des opérations de suivi de paramètres environnementaux essentiellement physiques et chimiques. Mais c'est aussi prendre en compte les interactions entre l'homme et son environnement. Aucun laboratoire et aucune discipline ne pouvant tout couvrir à lui seul, l'OSU a pour rôle l'organisation et la pérennisation de ce suivi par une association structurée de laboratoires spécialisés au niveau de la région. Les personnels des laboratoires rattachés à l'OSU restent dans leurs composantes ou dans leurs établissements d'origine. L'intérêt d'un OSU est de permettre une organisation commune de la recherche entre laboratoires d'établissements différents. L'OSU a aussi la possibilité d'accueillir des personnels du Corps National des Physiciens et Astronomes (CNAP), du CNRS ou des universitaires communs à tous les laboratoires et tous les établissements.

Quelles sont les actions développées par l'OSUNA ?
Patrick Launeau : 
L'OSU Nantes Atlantique a identifié quatre thèmes d'observation : la planétologie, l'environnement urbain, l'environnement côtier et estuarien et un thème nommé SBADE (Signal Bruit Alerte Détection Environnement) qui est l'antenne régionale d'un programme national commun entre l'INSU et l'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3).

Concrètement, comment se traduit la recherche ?
Patrick Launeau : 
Le laboratoire de planétologie et géodynamique (LPGNantes) est déjà en charge du pilotage de missions d'exploration de Titan et de Mars en partenariat avec le Centre national d'études spatiales (CNES), l'ESA et la NASA.  Les méthodes développées en planétologie ont déjà été transposées au suivi de la biomasse en baie de Bourgneuf. Réciproquement, ce suivi a permis d'améliorer les méthodes d'études en planétologie. Cet exemple est à l'origine de cette mutualisation de la recherche entre planétologie et environnement à partir de laquelle l'OSUNA s'est construit. Cela s'est fait avec l'appui de la Région via le programme GERRICO (1), piloté par l'Ifremer, pour l'environnement côtier, et via MeigeVille pour l'environnement urbain.

(1) Gestion globale des ressources marines et des risques dans les espaces côtiers

"Devenir un site de référence de suivi de l'environnement"

Quels sont les enjeux majeurs auxquels répond l'OSUNA ?
Patrick Launeau : L'enjeu est de devenir un site de référence de suivi de l'environnement sur Terre comme sur les autres planètes. Grâce à la mise en place de l'OSUNA, les opérations de suivi de l'environnement de la région pourront être plus faciles à mettre en place grâce à une optimisation des moyens et grâce à une économie d'échelle. Les mêmes capteurs, les mêmes opérations de télédétection seront utilisées pour répondre à de nombreuses actions d'observatoire. Pour mieux répondre aux questions liées à l'évolution de l'environnement nous devons améliorer son suivi et accumuler en les structurant les données.

Comment comptez-vous valoriser votre recherche ?
Patrick Launeau : En dehors des publications scientifiques classiques, l'OSU se doit de mettre à disposition de la communauté des bases des données de référence. Des entrées grand public seront proposées de façon à informer chacun de nous de l'évolution des paramètres environnementaux.

Un OSU, c'est quoi ?
Un Observatoire des Sciences de l'Univers (OSU) est une structure labellisée par l'Institut National des Sciences de l'Univers (INSU) du CNRS. Le premier observatoire a été créé en 1985 par décret permettant aux écoles internes des universités de pouvoir accueillir des personnels du Corps National des Physiciens et Astronomes (CNAP). L'école interne se complète d'une Unité Mixte de Service (UMS) du CNRS permettant de gérer les personnels et les moyens du CNRS communs aux laboratoires regroupés dans un OSU.
L'OSU Nantes Atlantique est le 23e de France. Dans le Grand Ouest, le plus proche est l'IUEM de Brest. L'OASU de Bordeaux, lui, regroupe deux Unités mixtes de recherche (UMR) en astrophysique et géologie sédimentaire. Un OSU est en préparation à Rennes sur la base du CAREN.

Les partenaires

Les partenaires des OSU sont principalement des laboratoires ou des établissements non signataires de la convention d'UMS principale, mais signataire d'une convention spécifique sur un champ de collaboration plus étroit. L'OSUNA a aussi pour partenaire des fédérations de recherche et des groupements qui ont des actions d'observation en commun.
- Ifremer de Nantes
- BRGM - Service Géologique Régional des Pays de la Loire
- Laboratoire de Mécanique des Fluides de l'Ecole Centrale de Nantes
- Mer, Molécules et Santé (MMS) de Nantes Université
- Pôle Mer et Littoral (FED)
- Institut de Recherche Sciences et Techniques de la Ville (IRSTV)
- Groupement d'Intérêt Public Loire Estuaire
- Groupe de recherche interdisciplinaire sur les matériaux, les molécules et la matière (GRIM3)

Les laboratoires fondateurs

- Laboratoire de Planétologie et Géodynamique de Nantes (LPGNantes)
- Laboratoire de Physique Subatomique et des Technologies Associées (SUBATECH)
- Littoral, Environnement, Télédétection, Géomatique (LETG) - équipe Géolittomer
- Division Eau et Environnement du Laboratoire central des ponts et chaussées (LCPC)
- Division Reconnaissance et Mécanique des Sols du (LCPC)
- Bio-Indicateurs Actuels et Fossiles (BIAF)

Mis à jour le 02 mars 2009.
https://www.univ-nantes.fr/recherche-et-innovation/un-observatoire-de-suivi-de-lenvironnement-a-luniversite-de-nantes